et décide de tourner le dos à une carrière prestigieuse pour changer de vie.

À compter de ce moment précis, le parcours de Vandana Shiva ressemble à la danse de ces derviches tourneurs qui évoluent d'abord lentement, pas à pas, formant un petit cercle, puis accélèrent, déploient leur robe et occupent finalement toute la scène. Ainsi, à ses débuts, la marcheuse anonyme qui évoluait seule, de village en village, pour collecter ses tout premiers sachets de graines locales et en assurer la préservation, semblait ridicule aux yeux de certains. D'autant qu'à la même époque, les semenciers fourbissaient déjà le scénario d'un monopole planétaire. Mais face à un tel raz-de-marée des grands groupes mondiaux inondant les campagnes de produits chimiques et de graines «miraculeuses», le combat de Vandana Shiva s'est lui aussi étendu à tous les continents, déployant ses arguments sur une scène médiatique planétaire. Tissant son histoire dans la trame du mouvement altermondialiste, Vandana Shiva fut à l'origine du tout premier rassemblement antiglobalisation à Bangalore, dont des centaines de milliers de paysans et d'activistes envahirent les rues. Ce mouvement se propagea ensuite dans celles de Seattle, Cancún, Gênes, etc. au gré des sommets et autres G8, avec en tête de cortège une femme reconnaissable à l'énorme bindi ornant son front.  Mais ces manifestations spectaculaires et la reno-